Une réforme contre les femmes.
La réforme des retraites, on en parle, on écrit, on tracte depuis des années et la CGT, elle, y est opposée depuis le début.
Dans la perspective du mardi 7 mars, journée de grève générale intersyndicale où il importe d’obtenir une mobilisation massive pour « mettre le pays à l’arrêt » et démontrer la détermination du peuple, il nous est apparu utile de revenir en 3 brefs messages sur nos principaux points concrets d’opposition à cette réforme.
Premier article aujourd’hui : « UNE RÉFORME CONTRE LES FEMMES ».
Les femmes sont en effet particulièrement pénalisées par le projet actuel, alors qu’elles ont déjà des pensions de droit direct inférieures de 40 % à celles des hommes.
CECI N’EST QUE LE MIROIR GROSSISSANT DES INÉGALITÉS PROS H/F :
– Les femmes sont toujours, en moyenne, payées 28 % de moins que les hommes,
– Elles travaillent plus souvent à temps partiel et sont pénalisées en termes de décompte au-delà des trois ans de l’enfant, leur carrière peut également être hachée de disponibilités, elles sont plus nombreuses dans des métiers moins bien rémunérés à niveau de qualification équivalent dans le privé,
– Elles subissent par ailleurs des carrières plus courtes avec moins de possibilités d’évolution, notamment du fait d’être mère, rôle social pourtant clef : une femme sur deux (contre un homme sur neuf) réduit ou interrompt son travail suite à l’arrivée d’un enfant,
– Dans la Fonction publique en outre, le nombre de trimestres pris en compte pour une maternité est de 4 seulement, contre 8 dans le privé.
L’ÉTUDE D’IMPACT DU GOUVERNEMENT DÉMONTRE QUE LA RÉFORME ALLONGERAIT LE TEMPS DE TRAVAIL DES FEMMES ENCORE PLUS QUE CELUI DES HOMMES.
Aujourd’hui, les femmes sont déjà 40 % à partir avec une carrière incomplète contre 32 % des hommes. Avec la réforme du gouvernement, ce serait donc la double peine :
– Elles seraient encore plus nombreuses à devoir attendre 67 ans pour annuler la décote,
– Même après 67 ans, le montant de leur pension serait dégradé car elles n’auraient pas toutes leurs annuités.
LE MINIMUM DE PENSION À 1 200 € EST UN LEURRE : IL EXCLURA UNE MAJORITÉ DE FEMMES.
Ce pseudo-minimum, mantra du gouvernement, concerne les seuls salariés ayant effectué une carrière complète et à temps plein : deux conditions excluantes pour les femmes.
Elles seraient donc très peu à bénéficier de la revalorisation du minimum de pension et ce d’autant plus que la réforme prévoit une augmentation le nombre d’annuités nécessaires pour avoir une carrière complète.
LE SCANDALE DE LA PÉNIBILITÉ
Si la réforme était adoptée, les départs anticipés pour pénibilité seraient reportés de deux ans.
Ils concerneraient très peu de salariés et encore moins de femmes car la pénibilité des métiers féminisés est occultée (port cumulé de « petites » charges pour les caissières, port de personnes, bruit, postures douloureuses, charge émotionnelle pour les soignants comme en témoigne cette courte vidéo).
Un simple chiffre ? Les infirmières ont une espérance de vie inférieure de sept ans à la moyenne des femmes.
VERS UNE RÉFORME… FAVORABLE AUX FEMMES !
Au lieu de tenter d’aligner le temps des femmes sur des durées de travail déjà inaccessibles pour les hommes, il faut réduire le temps de travail pour permettre aux femmes comme aux hommes de s’occuper de leurs proches tout en travaillant à temps plein.
La CGT milite ainsi pour la retraite à 60 ans pour tous, le retour à un calcul sur les dix meilleures années et la suppression de la décote qui seraient des dispositifs particulièrement favorables pour les femmes.
Elle se bat également pour mettre un terme aux inégalités professionnelles, ce qui permettrait de résoudre l’ensemble du déficit instrumentalisé par le gouvernement pour imposer sa réforme : réaliser l’égalité salariale dégagerait 5,5 milliards de cotisations supplémentaires pour les caisses de retraite !
Enfin, il faut revaloriser les métiers féminisés et lutter contre les temps partiels subis : aligner le taux d’emploi des femmes sur celui des hommes génèrerait 9 milliards de cotisations supplémentaires !
Un autre levier majeur est défendu par la CGT : la création d’un service public de la petite enfance et de prise en charge des personnes dépendantes afin de socialiser les tâches domestiques, créer de l’emploi et de l’égalité face à l’emploi.
TOUS ENSEMBLE, APPROPRIONS-NOUS D’ORES ET DÉJÀ LA JOURNÉE DU 8 MARS, JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES !