par Sabine | Avr 11, 2023 | Mobilisations, 2023, Retraites
par Sabine | Mar 27, 2023 | Mobilisations, 2023, Retraites
Après avoir réuni 3,5 millions de personnes dans les rues du pays jeudi dernier, et confrontée à la surdité onaniste de ce gouvernement, l’intersyndicale appelle à une nouvelle journée de mobilisation le 28 mars. Nous nous associons bien évidemment à cet appel, et vous proposons un petit jeu de questions-réponses pour vous convaincre de son bien-fondé.
Est-ce le 10 de der ?
Que nenni. S’il s’agit bien de la 10ème journée nationale de mobilisation interprofessionnelle, c’est loin d’être la dernière. Nous continuerons à descendre dans la rue jusqu’au retrait complet de cette réforme dont personne ne veut, à part l’autre allumé dans sa tour d’ivoire. Par ailleurs, ce n’est pas, loin de là, le seul mode d’expression des travailleurs en lutte. Nous vous invitons également à participer aux différentes manifestations organisées chaque jour dans le cadre de ce mouvement social, actions généralement répertoriées sur les pages des unions départementales CGT :
• https://lacgt44.fr/
• https://www.cgtparis.fr/
Mais, du coup, à quoi ça sert de faire grève et descendre dans la rue 1 fois par semaine ?
Dans les cortèges, on entend souvent une petite musique désabusée, qui pointe l’impuissance de cette manière de mobiliser vis-à-vis d’un gouvernement qui s’inquiéterait autant des défilés Bastille-Nation que du reste à vivre en bonne santé d’un couvreur de 64 ans. Pour être tout à fait franc, nous sommes nombreux, à la CGT, à nous poser la question, et à s’intéresser, par exemple, aux propositions constructives d’un Frédéric Lordon.
Ceci étant, il convient de rappeler que :
• Certains secteurs professionnels sont entrés depuis des semaines en grève reconductible. Il s’agit généralement des secteurs qui cumulent les intérêts à agir suivants : ils ont le plus à perdre (fin des régimes spéciaux, forte pénibilité rendant particulièrement injuste cette réforme), et ont le plus d’impact par leur action (grèves dans les transports, les mines et l’énergie, les services publics comme le ramassage des déchets etc.).
• D’autres secteurs , par exemple le nôtre, sont peut-être moins mobilisés (même si, avec régulièrement entre 300 et 400 grévistes, nous ne déméritions pas au regard de l’histoire des mobilisations sociales dans l’atmosphère feutrée du Quai), mais peuvent néanmoins participer à l’effort collectif, par exemple en alimentant les caisses de grèves des collègues en lutte.
• Surtout, il faut prendre en compte le contexte fortement inflationniste et les pertes de pouvoir d’achat qui affectent les travailleurs (et notamment les fonctionnaires avec le gel du point d’indice) depuis 20 ans, au profit exclusif des actionnaires. Une grève reconductible n’a jamais été facile pour qui que ce soit, c’est une évidence. En l’état, il a été jugé que la période n’était pas propice à ce type de mobilisation, alors que l’action perlée, quels que soient ses défauts, a le mérite de nous faire tenir dans la durée.
• Enfin, les mobilisations actuelles, inédites depuis 30 ans par leur ampleur, restent un moyen efficace et pacifique pour montrer au gouvernement notre détermination à ne pas nous laisser entuber sans moufter.
D’accord, mais est-ce que ce n’est pas un peu tard, alors que le projet de loi est passé ?
Non, pas du tout. En 2006, le gouvernement De Villepin a ainsi été obligé de reculer, sous la pression de la rue, sur la réforme du CPE, pourtant adoptée après recours au 49.3 (rings a bell ?). Nous y parviendrons aujourd’hui aussi, parce que personne, pas même le patronat, n’a intérêt à voir le pays s’embraser sur un texte dont l’ambition est d’économiser 12 milliards d’€, soit 0,5 % du PIB.
Ok, vous m’avez convaincu. Mais le contexte a l’air tendu, ce n’est pas un peu dangereux d’aller manifester ?
Alors, oui, c’est sûr, quelque chose s’est tendu dans le pays, et le gouvernement pourrait bien récolter une sacré tempête suite au désarroi qu’il a semé. Les crispations policières (gazage de manifestants nassés, débordements des BRAV-M) face aux actions de plus en plus désespérées de la part d’une frange de la mobilisation peuvent donner le sentiment, surtout lorsque ces images tournent en boucle sur les chaînes d’info en continu, que les manifestations sont devenues de vastes maelstroms chaotiques.
Il n’en est rien. L’extrême majorité des manifestants défile toujours dans une ambiance bonne enfant, en chantant à tue-tête (pas toujours très juste, si vous voulez notre avis) et en arborant des slogans rivalisant d’ingéniosité. Evitez la tête de manifestation, partez un peu avant le point d’arrivée, et tout ira bien.
Alors, demain 28 mars, une nouvelle fois, faites grève pour vos retraites et votre pouvoir d’achat !!!
par Sabine | Mar 4, 2023 | Mobilisations, 2023, Nos revendications, Retraites
La réforme des retraites, on en parle, on écrit, on tracte depuis des années et la CGT, elle, y est opposée depuis le début.
Dans la perspective du mardi 7 mars, journée de grève générale intersyndicale où il importe d’obtenir une mobilisation massive pour « mettre le pays à l’arrêt » et démontrer la détermination du peuple, il nous est apparu utile de revenir en 3 brefs messages sur nos principaux points concrets d’opposition à cette réforme.
Après « UNE RÉFORME CONTRE LES FEMMES » puis « UNE RÉFORME INUTILE ET PUREMENT IDÉOLOGIQUE », nous terminerons sur « FONCTION PUBLIQUE : DES LEVIERS, DES SPÉCIFICITÉS ».
Les 5,7 millions de travailleurs de la Fonction publique (État 2,5 millions, Territoriale 1,9 million et Hospitalière 1,2 million) ont souvent été présentés lors des différentes réformes comme des « privilégiés » qu’il faudrait aligner sur le droit commun.
Si le principe du maintien du mode de calcul actuel (sur les 6 derniers mois d’activité) est a priori conservé, le report de deux ans du départ en retraite affectera donc les agents publics, qu’ils relèvent du tout-venant ou des catégories dites « actives » (métiers pénibles ou dangereux), qui passeront de 57 à 59 ans, ou « super-actives » (policiers, surveillants de prison, contrôleurs aériens) qui évolueront de 52 à 54 ans.
PLUS DE SALAIRE, PLUS D’EMPLOIS, TEMPS DE TRAVAIL RÉDUIT = PLUS D’ARGENT POUR LES RETRAITES !
L’antienne favorite du gouvernement reprend un argument totalement éventé : le supposé gouffre financier de notre système de retraite et les dangers que celui-ci représenterait. Nous avons évoqué la semaine dernière combien cette campagne était malhonnête, contredite par beaucoup d’indicateurs économiques et battue en brèche si l’on accepte d’actionner certains leviers.
Et c’est particulièrement le cas dans la Fonction publique.
Depuis longtemps, la CGT milite en faveur des trois « 10 % pour la Fonction publique ».
Ce triptyque s’articule autour de :
– 10 % d’augmentation de la valeur du point d’indice,
– 10 % de créations d’emplois et
– 10 % de réduction du temps de travail.
Ces revendications à satisfaire d’urgence correspondent à autant de mesures de justice sociale et d’amélioration du service public. Mais elles auraient aussi un effet bénéfique sur le financement de nos retraites.
D’ailleurs, le dernier rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR, rattaché aux services du Premier ministre) souligne que le gel de la valeur du point (ou son quasi-gel) a « de forts effets négatifs sur les ressources des retraites ».
Compte tenu de son dispositif particulier (l’État versant une subvention d’équilibre annuelle), les augmentations du traitement indiciaire et les créations d’emplois de fonctionnaires ne procureraient certes pas de ressources supplémentaires pour la Fonction publique d’État. Il en irait en revanche tout autrement des Fonctions publiques territoriale et hospitalière.
En effet, la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL), compétente pour les retraites des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers, possède un système de ressources assis sur des taux de cotisation définis pour les salariés et employeurs : en revalorisant le point d’indice de 10 %, en créant 10 % d’emplois de fonctionnaires sur ces deux versants (soit environ 300 000 agents), les ressources de notre système de retraite seraient abondées de 5 à 6 milliards d’euros, soit la moitié du déficit prévu par le COR pour 2030.
RETRAITES ASSURÉES, SERVICE PUBLIC RENFORCÉ, PRÉCARITÉ RÉSORBÉE
Les agents seraient donc mieux payés, leurs conditions de travail seraient améliorées, le service public aurait davantage de moyens pour le bien des usagers, des emplois supplémentaires seraient disponibles notamment pour les jeunes et nos retraites auraient des recettes supplémentaires significatives.
Voilà qui ne souffre pas la comparaison avec la politique d’austérité du pouvoir exécutif et ses projets rétrogrades !
Ajoutons que, si comme le réclame la CGT, un vaste plan de titularisation était mis en œuvre et que les primes comptaient pour la retraite, ce seraient encore plusieurs milliards de cotisations supplémentaires qui viendraient s’ajouter.
LA PRÉSERVATION DES SPÉCIFICITÉS… AU MAE AUSSI !
On sait que le gouvernement Macron vise la disparition des régimes spéciaux et agite l’épouvantail de la suppression d’inégalités de traitement avec les salariés du privé.
Il souhaite tout simplement niveler par le bas, aller à rebours complet de la reconnaissance de la pénibilité dans ces secteurs et remettre en cause l’attractivité de métiers pourtant aujourd’hui en manque chronique de personnel (SNCF par exemple). N’oublions jamais que ces régimes sont dits « spéciaux » car adaptés au travail dans les secteurs concernés.
Au ministère des Affaires étrangères tout particulièrement un point demeure totalement obscur : celui de l’avenir des « bonifications de dépaysement pour les services civils rendus hors d’Europe ».
Ces bonifications sont encadrées par les articles L12, R11, R12, D8 et D9 du Code des pensions civiles et militaires de retraite et elles permettent d’ajouter des trimestres non effectifs aux services effectivement accomplis, selon un taux allant de ¼ à ½ et une répartition géographique bien définie. Si elles ne sont plus prises en compte pour le calcul de la surcote depuis 2009, elles restent prises en compte pour réduire la décote.
Leur remise en cause serait une nouvelle expression de la négation de la spécificité de notre ministère, que la CGT a combattue à de nombreuses reprises, notamment dans son opposition à l’inscription des agents de catégorie C sur la Place de l’Emploi public et à la réforme de la haute Fonction publique.
DANS LA FONCTION PUBLIQUE, COMME DANS LE PRIVÉ, LA CGT RAPPELLE SES REVENDICATIONS :
– Garantir la possibilité d’un départ à la retraite à 60 ans à taux plein,
– Assurer un niveau de pension d’au moins 75 % du revenu net d’activité pour une carrière complète,
– Elever les minima de pension au niveau du SMIC pour une carrière complète,
– Assurer le rattrapage des salaires et des pensions des femmes sur celui des hommes et indexer les pensions sur l’évolution des salaires,
– Intégrer les années d’études et de recherche d’emploi dans la retraite,
– Permettre réellement des départs précoces pour pénibilité, développer la prévention, aménager les fins de carrière avec des départs anticipés garantis collectivement,
– Maintenir tous les régimes spéciaux et spécifiques et harmoniser par le haut des conquis sociaux pour toutes et tous.
PLUS QUE JAMAIS, LE 7 MARS ET APRÈS : TOUS EN GRÈVE ET EN ACTION POUR FAIRE RECULER LE GOUVERNEMENT !
Et si vous souhaitez contribuer aux caisses de solidarité avec les grévistes, n’hésitez pas à suivre ce lien.
par Sabine | Fév 24, 2023 | Mobilisations, 2023, Retraites
La réforme des retraites, on en parle, on écrit, on tracte depuis des années et la CGT, elle, y est opposée depuis le début.
Dans la perspective du mardi 7 mars, journée de grève générale intersyndicale où il importe d’obtenir une mobilisation massive pour « mettre le pays à l’arrêt » et démontrer la détermination du peuple, il nous est apparu utile de revenir en 3 brefs messages sur nos principaux points concrets d’opposition à cette réforme.
Après « UNE RÉFORME CONTRE LES FEMMES » la semaine dernière, aujourd’hui : « UNE RÉFORME INUTILE ET PUREMENT IDÉOLOGIQUE ».
Quelles que soient les sources, officielles ou indépendantes, que l’on utilise, il est en effet criant que le projet présenté n’est qu’une réforme paramétrique utilisant des arguments en trompe l’œil et qu’elle n’est qu’idéologique.
DES CONTREVÉRITÉS DÉMENTIES PAR UN SIMPLE REGARD SUR LES CHIFFRES :
1. L’espérance de vie augmentant, travailler plus longtemps n’aura pas d’impact sur le nombre d’années passées à la retraite – FAUX !
Si l’espérance de vie augmente, les Français passent moins de temps à la retraite en raison des réformes précédentes. Par exemple, la réforme Sarkozy a réduit d’un an la retraite moyenne. Elle était de 26 ans pour la génération née en 1950, elle est aujourd’hui à 24,6 pour la génération 1970 et passerait à 23,1 ans avec la retraite à 64 ans.
De plus, l’espérance de vie varie en fonction du niveau de revenus. Les travailleurs dont les conditions de vie sont les plus modestes vivent, en moyenne, 13 années de moins que les plus aisés.
Dans tous les cas, on a plus de chance de vieillir en bonne santé quand on est à la retraite plus tôt que lorsque l’on est obligé de poursuivre le travail.
2. Seul l’allongement de la durée du travail peut équilibrer financièrement le système de retraite français – FAUX !
En 2021 et 2022, les caisses de retraite étaient excédentaires respectivement de 900 millions d’euros et 3,2 milliards d’€.
Selon le Conseil d’Orientation des Retraites (COR, rattaché aux services du Premier ministre), il n’y a pas de dépenses incontrôlées. Les débours seraient globalement stables jusqu’en 2027 (entre 13,8 % à 13,9% du PIB), puis augmenteraient jusqu’en 2032 (14,2 à 14,7 % du PIB) pour se stabiliser ou diminuer à partir de 2032.
Sur le long terme (d’ici 2070), la part des dépenses de retraites dans le PIB seraient comprises entre 14,7% (ce qui est le cas aujourd’hui) et 12,1%.
Afin de faire passer son projet, le gouvernement joue désormais avec les indicateurs : un scénario noirci est désormais mis en avant grâce à une baisse des hypothèses de croissance de la productivité (1% par an, contre 1,3% depuis plusieurs années) et un taux de chômage à 7%, soit plus que les 5% prévus par le ministère du Travail lui-même.
Enfin, le COR lui-même se base sur des prévisions démographiques qualifiées d’irréalistes par le démographe Hervé Le Bras, tant leur pessimisme s’écarte de la trajectoire prévisible de la mortalité dans les années à venir.
3. Il faut repousser l’âge légal de départ à la retraite pour ne pas baisser les pensions – FAUX !
Cette mesure ne garantit pas le maintien du niveau des pensions car elle s’accompagne de l’allongement progressif de la durée de cotisation. Il faudra attendre 64 ans pour partir et cotiser plus de trimestres pour toucher une retraite à taux plein.
Par ailleurs, conjugué au recul de l’âge d’entrée sur le marché du travail et l’augmentation du nombre de carrières incomplètes, ce report pousserait de plus en plus de futurs retraités à travailler au-delà de 65 ans pour ne pas voir leur pension diminuée en raison de la décote.
Avec un peu moins de la moitié des plus de 60 ans écartés du marché du travail avant la retraite, repousser l’âge de départ, c’est augmenter le nombre de séniors actifs en invalidité, en longue maladie, au chômage et les plonger encore un peu plus dans la précarité.
4. Cette réforme serait plus juste pour les petites retraites – FAUX !
Le gouvernement affiche la promesse d’une retraite minimum à 1 200 euros brut, mais néglige de préciser que c’est pour une carrière complète. Le ministre des comptes publics, Olivier DUSSOPT, entre omission et mensonge, n’a convaincu personne la semaine dernière en sortant de son chapeau le chiffre plus que modeste de 40 000 nouveaux bénéficiaires chaque année.
Notons par ailleurs que cette somme est inférieure au minimum retraite voté en 2003, qui prévoyait déjà un plancher à 85% du SMIC mais n’a jamais été appliqué. Non seulement cela ne concernera que les futurs retraités, mais ce montant se situe à peine au-dessus du seuil de pauvreté !
UNE RÉFORME PUREMENT IDÉOLOGIQUE
Alors donc, pourquoi une telle urgence ? Pourquoi, pour reprendre les termes d’un dangereux syndicaliste révolutionnaire, Jacques ATTALI, enflammer les rapports sociaux pour une réforme qui « n’est en rien, pour personne, la priorité absolue du pays » ?
Le chef de l’État veut aller vite. Si vite qu’il fait inscrire la réforme dans le projet de loi de Finances de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023. Il a des gages à donner. Un système à mettre à mal.
« On a promis de faire cette réforme et on s’y est lancé parce qu’elle était apparemment la plus simple à mener. Un peu comme l’ivrogne qui cherche ses clés sous un réverbère non parce qu’il les a perdues là, mais parce que là, il y a de la lumière » ajoute le chroniqueur précité dans les Echos du 17 février dernier.
Ne soyons pas dupes, si le gouvernement ne touche pas au nom, les spécificités du système des retraites français construit en 1946 seront, elles, abandonnées.
À l’époque, l’ambition était de faire de la retraite une nouvelle étape de la vie. Avec le système de financement solidaire basé sur la cotisation, la pension retraite est intrinsèquement liée au travail : c’est un salaire différé.
Aujourd’hui, repousser l’âge légal de départ et augmenter le nombre de trimestre nécessaires pour toucher une retraite à taux plein, c’est pousser les salariés à financer eux-mêmes leur propre pension par capitalisation auprès d’acteurs privés (banques, assurances). Les moins bien lotis seront condamnés à la précarité et à la charité… comme avant la création du système à la Libération !
En parallèle, il s’agit principalement de compenser les aides publiques pour les entreprises sans aucune contrepartie. Relevons ici que ces aides publiques, 200 milliards, représentent quasiment 17 fois le déficit annoncé des retraites. Où est donc le danger pour notre système ?
POUR LA CGT, LES SOLUTIONS POUR ACCROÎTRE LES RESSOURCES DES CAISSES DE RETRAITE ET ÉQUILIBRER LE SYSTÈME SONT TRÈS SIMPLES :
– augmenter les salaires (et notamment ceux des femmes), pour accroître les ressources des caisses de retraite,
– développer l’emploi stable et qualifié,
– cesser de multiplier les exonérations de cotisations sociales.
LA CGT DÉFEND UN DROIT À UNE RETRAITE POUR TOUS LES SALARIÉS, DÈS L’ÂGE DE 60 ANS, AVEC LES MOYENS DE VIVRE DIGNEMENT.
Et si vous souhaitez contribuer aux caisses de solidarité avec les grévistes, n’hésitez pas à suivre ce lien.
par Sabine | Fév 16, 2023 | Mobilisations, 2023, Retraites
La réforme des retraites, on en parle, on écrit, on tracte depuis des années et la CGT, elle, y est opposée depuis le début.
Dans la perspective du mardi 7 mars, journée de grève générale intersyndicale où il importe d’obtenir une mobilisation massive pour « mettre le pays à l’arrêt » et démontrer la détermination du peuple, il nous est apparu utile de revenir en 3 brefs messages sur nos principaux points concrets d’opposition à cette réforme.
Premier article aujourd’hui : « UNE RÉFORME CONTRE LES FEMMES ».
Les femmes sont en effet particulièrement pénalisées par le projet actuel, alors qu’elles ont déjà des pensions de droit direct inférieures de 40 % à celles des hommes.
CECI N’EST QUE LE MIROIR GROSSISSANT DES INÉGALITÉS PROS H/F :
– Les femmes sont toujours, en moyenne, payées 28 % de moins que les hommes,
– Elles travaillent plus souvent à temps partiel et sont pénalisées en termes de décompte au-delà des trois ans de l’enfant, leur carrière peut également être hachée de disponibilités, elles sont plus nombreuses dans des métiers moins bien rémunérés à niveau de qualification équivalent dans le privé,
– Elles subissent par ailleurs des carrières plus courtes avec moins de possibilités d’évolution, notamment du fait d’être mère, rôle social pourtant clef : une femme sur deux (contre un homme sur neuf) réduit ou interrompt son travail suite à l’arrivée d’un enfant,
– Dans la Fonction publique en outre, le nombre de trimestres pris en compte pour une maternité est de 4 seulement, contre 8 dans le privé.
L’ÉTUDE D’IMPACT DU GOUVERNEMENT DÉMONTRE QUE LA RÉFORME ALLONGERAIT LE TEMPS DE TRAVAIL DES FEMMES ENCORE PLUS QUE CELUI DES HOMMES.
Aujourd’hui, les femmes sont déjà 40 % à partir avec une carrière incomplète contre 32 % des hommes. Avec la réforme du gouvernement, ce serait donc la double peine :
– Elles seraient encore plus nombreuses à devoir attendre 67 ans pour annuler la décote,
– Même après 67 ans, le montant de leur pension serait dégradé car elles n’auraient pas toutes leurs annuités.
LE MINIMUM DE PENSION À 1 200 € EST UN LEURRE : IL EXCLURA UNE MAJORITÉ DE FEMMES.
Ce pseudo-minimum, mantra du gouvernement, concerne les seuls salariés ayant effectué une carrière complète et à temps plein : deux conditions excluantes pour les femmes.
Elles seraient donc très peu à bénéficier de la revalorisation du minimum de pension et ce d’autant plus que la réforme prévoit une augmentation le nombre d’annuités nécessaires pour avoir une carrière complète.
LE SCANDALE DE LA PÉNIBILITÉ
Si la réforme était adoptée, les départs anticipés pour pénibilité seraient reportés de deux ans.
Ils concerneraient très peu de salariés et encore moins de femmes car la pénibilité des métiers féminisés est occultée (port cumulé de « petites » charges pour les caissières, port de personnes, bruit, postures douloureuses, charge émotionnelle pour les soignants comme en témoigne cette courte vidéo).
Un simple chiffre ? Les infirmières ont une espérance de vie inférieure de sept ans à la moyenne des femmes.
VERS UNE RÉFORME… FAVORABLE AUX FEMMES !
Au lieu de tenter d’aligner le temps des femmes sur des durées de travail déjà inaccessibles pour les hommes, il faut réduire le temps de travail pour permettre aux femmes comme aux hommes de s’occuper de leurs proches tout en travaillant à temps plein.
La CGT milite ainsi pour la retraite à 60 ans pour tous, le retour à un calcul sur les dix meilleures années et la suppression de la décote qui seraient des dispositifs particulièrement favorables pour les femmes.
Elle se bat également pour mettre un terme aux inégalités professionnelles, ce qui permettrait de résoudre l’ensemble du déficit instrumentalisé par le gouvernement pour imposer sa réforme : réaliser l’égalité salariale dégagerait 5,5 milliards de cotisations supplémentaires pour les caisses de retraite !
Enfin, il faut revaloriser les métiers féminisés et lutter contre les temps partiels subis : aligner le taux d’emploi des femmes sur celui des hommes génèrerait 9 milliards de cotisations supplémentaires !
Un autre levier majeur est défendu par la CGT : la création d’un service public de la petite enfance et de prise en charge des personnes dépendantes afin de socialiser les tâches domestiques, créer de l’emploi et de l’égalité face à l’emploi.
TOUS ENSEMBLE, APPROPRIONS-NOUS D’ORES ET DÉJÀ LA JOURNÉE DU 8 MARS, JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES !
par Sabine | Jan 30, 2023 | Mobilisations, 2023, Retraites
Après la journée de mobilisation du 19 janvier, qui a vu 2 millions de personnes descendre dans les rues de France, on pouvait espérer un Gouvernement à l’écoute de la colère des travailleuses et travailleurs de ce pays. Que nenni ! Depuis Barcelone, lors d’une visite en forme de pied de nez aux manifestants, le Président de la République a été parfaitement clair, faisant preuve d’une sincérité qui ne lui est pas coutumière : Circulez, il n’y a rien à voir.
L’intersyndicale qui lui fait face a bien compris le message, et a décidé d’obtempérer en appelant à circuler en masse le 31 janvier à Paris et dans toutes les villes de France.
Au Ministère des Affaires Etrangères, 435 agents ont fait grève le 19 janvier, selon le décompte de l’administration. Un nombre important, dans un Ministère qui ne s’est jamais illustré par sa radicalité militante ; mais un nombre probablement insuffisant au regard de l’importance de ce qui se joue aujourd’hui avec ce projet de réforme.
Rappelons en effet que :
• Même si beaucoup d’agents du MAE ne se sentent que peu impactés par le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, nombreux sont ceux qui sont absolument concernés par l’allongement à 43 ans dès 2027 de la durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Dans un Ministère où l’on entre surdiplômé, et à l’heure où l’âge de départ à taux plein (67 ans) constitue le prochain paramètre auquel risque de s’attaquer le Gouvernement, à quel âge va-t-il falloir sortir pour espérer ne pas subir de décote ? Etes-vous prêt à travailler jusqu’à 70 ans ???
• Pour ceux qui, nombreux quand même à être entrés plus jeunes au Ministère, espéraient pouvoir bénéficier des bonifications pour services rendus hors d’Europe pour pouvoir prendre leur la retraite à 62 ou 63 ans, le recul de l’âge légal vient doucher les espoirs : même avec 43 années validées à 62 ans, il faudra continuer à travailler jusqu’à 64 ans !
• Les femmes, majoritaires dans notre Ministère, sont les grandes perdantes de cette réforme, ainsi que le révèle l’étude d’impact qui accompagne le projet de loi présenté en Conseil des Ministres. Elles devront travailler 9 mois de plus en moyenne (contre 5 mois chez les hommes), et seront moins nombreuses à pouvoir percevoir le minimum de pension annoncé à 1.200 €, puisqu’il est conditionné à une carrière complète, une condition que 40 % des femmes de ce pays ne remplissent pas.
• Enfin, ce projet de loi est l’occasion d’en finir avec la plupart des régimes spéciaux (SNCF, RATP, Mines, Opéra de Paris…), à tel point que, à l’issue, le seul qui subsistera, c’est celui de la Fonction Publique. Avec toutes les digues tombées, combien de temps pensez-vous que le Gouvernement mettra avant de s’y attaquer ? S’opposer à cette réforme aujourd’hui, c’est aussi protéger le régime spécial de la Fonction Publique !!!
Alors, le 31 janvier, faisons encore mieux que le 19 ! Un préavis de grève a été déposé par les organisations syndicales du MEAE pour le 31 janvier, dans le cadre de l’appel national unitaire, afin de demander le retrait de cette réforme. Nous vous appelons également à vous joindre aux rassemblements partout en France, et notamment :
• A Paris, à 14H à Place d’Italie
• A Nantes à 10H30 au Miroir d’Eau, devant le Château des Ducs de Bretagne
Cette mobilisation nous concerne toutes et tous : titulaires comme contractuel(le)s, jeunes et moins jeunes ! Le 31 janvier, envoyons un signal fort et net, soyons nombreux à faire grève et à manifester !