Chères et chères collègues, veuillez trouver ci-dessous la déclaration qui vient d’être lue dans le cadre du CSAM extraordinaire
Déclaration liminaire de l’intersyndicale Affaires Etrangères (tous syndicats représentés au CSAM, à l’exception de la CFDT)
Monsieur le Président du CSAM,
Chères et chers collègues,
La saignée budgétaire que vient de subir notre ministère percute et décrédibilise l’engagement de nos autorités sur le réarmement de notre diplomatie. Porté au plus haut niveau sous le regard alors émerveillé de nos directeurs, cet engagement avait ponctué la conclusion des états généraux de la diplomatie, un des fruits de la grève du Quai d’Orsay du 2 juin 2022.
Il faut aujourd’hui que vous preniez conscience que le sentiment qui anime les agents n’est pas celui de la déception, mais celui de la colère teintée d’inquiétude. Il s’agit en réalité d’une rupture de confiance, qui confirme, hélas, nos constats sur l’état de notre diplomatie et la dynamique destructrice qu’elle subit avec les réformes successives dont elle est l’objet.
La semaine dernière, devant l’Assemblée Nationale, le ministre des finances justifiait d’une phrase désinvolte le massacre de nos crédits. On ne pouvait alors s’empêcher d’y déceler, en creux, ce qu’il faut bien appeler l’absence de défense des moyens de notre ministère devant le Parlement, en interministériel, dans les médias, chez les universitaires et les think tanks. Que l’on sache, l’influence est pourtant l’une de nos principales missions. Comment en est-on arrivé là ? Au fond, s’il devait rester quelque chose du concept, fameux et fumeux, d’un agenda de transformation que le décret de Bercy vient d’anéantir, ce devrait être une mobilisation du Cabinet, du Secrétariat Général et de la DGA au service de la défense de nos moyens et de notre budget. Tous les ministères le font, pourquoi n’est-ce pas le cas du nôtre ? Il y aura d’autres coups de rabot, cet été, en 2025, encore et encore. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter les déclarations des responsables politiques, de la Cour des Comptes, de la Banque de France, et de lire la presse. Dans l’immédiat, cette situation explique que nous soyons, en proportion, le ministère le plus atteint par le train de coupes budgétaires. C’est anormal, et c’est inquiétant parce que cela se produit au momentoù rarement depuis 70 ans le contexte international aura été aussi incertain voire dangereux.
Les syndicats de cette intersyndicale vont désormais vous livrer leurs analyses et revendications.
Les organisations syndicales appellent à une mobilisation féministe le 8 mars 2024, pour la Journée internationale des droits des femmes. C’est l’occasion de dénoncer les discriminations qui persistent en France :
En 2024, l’écart moyen des rémunérations est encore de 20 % au niveau national, et atteint 24 % dans le secteur privé. 4 facteurs principaux peuvent être identifiés :
Le « plancher collant » : les temps partiels qui sont la norme dans de nombreux métiers féminisés et génèrent horaires décalés, précarité et salaires inférieurs au smic mensuel.
Les « parois de verre » : la dévalorisation des métiers dits « féminisés », et où donc les qualifications, les responsabilités et la pénibilité ne sont pas reconnues.
Le plafond de verre ou « plafond de mère », les discriminations de carrière et le fait que les femmes accèdent moins aux responsabilités professionnelles.
La part variable de la rémunération et les primes qui, sous une apparente neutralité, dissimulent en fait des critères indirectement discriminants pour les femmes (présentéisme, charisme, participation au chiffre d’affaires…).
Cet écart salarial est encore de 19 % en moyenne sur les 3 versants de la Fonction publique (14 % dans la Fonction publique d’État, où 69 % des contractuel.les sont des femmes). La majeure partie de cet écart s’explique par l’effet ségrégation entre les corps de chaque ministère (surreprésentation des femmes dans les corps de catégorie C et des hommes dans les corps de catégorie A+).
Au Ministère des Affaires étrangères, cet écart diminue au fil des années mais varie quand même en 2022 entre 14,3 % (IRE non incluse) et 22,3 % (IRE comprise), faisant de notre Ministère le champion de la Fonction publique d’État en matière d’inégalité salariale. Cette triste situation s’explique par une particularité propre au Ministère, à savoir la part importante (près de 50 %) de l’effet « primes à corps-grade-échelon identique » comme facteur d’inégalité, en raison de la très forte sous-représentation des femmes dans les Postes à IRE élevée.
Au-delà de cette discrimination salariale, les femmes continuent d’être les victimes de choix des dossiers de harcèlement (au MAE, elles représentaient 66 % des signalements à la CTZ en 2023) et de violences (30% des salariées ont déjà été harcelées ou agressées sexuellement sur leur lieu de travail et 70 % de ces victimes de violences au travail déclarent n’en avoir jamais parlé à leur employeur). Pour mémoire, on compte en France environ 170 viols ou tentatives de viol par jour dont 10 sur le lieu de travail !
Les femmes sont également les plus impactées par la difficile conciliation entre vie professionnelle et vie privée. Elles posent une écrasante majorité des congés pour enfants malades (856 jours en 2022 au MAE, contre 372 pour des hommes) et des congés parentaux, s’auto-censurent sur les demandes de formation et de promotions, etc.
Alors, si, vous aussi, vous trouvez que les choses ne bougent pas assez vite, soyez nombreux.ses à faire grève demain, et rejoignez les cortèges :
Salaires, santé, 8 mars, Affiche rouge : dans l’Humanité de cette semaine, Sophie BINET, secrétaire générale de le Confédération CGT, trace une claire feuille de route syndicale pour l’année qui s’ouvre.
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